J'ai préféré lire les 60 engagements de F. Hollande que les écouter, l'écrit ayant l'avantage, hormis quelques grands écrivains, de gommer les effets de manches.
Ma première impression est de franche irritation face aux nombre de "Je": veux, ferai, créerai, favoriserai, soutiendrai, séparerai, ..., signes, soit d'une grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, soit d'une inconscience grave, soit d'une tête qui a enflé jusqu'à l'insupportable (pour les autres).
Il est "prêt à conduire notre nation, à redresser la France et à rassembler les Français". Or, je n'ai pas besoin d'un conducteur dont je serai le passager mais d'un simple Président élu qui compose avec la majorité de ses concitoyens (et non pas ses citoyens cons). Se prendrait-il à rêver des pleurs bruyants qui ont accompagné le décès récent du tyran nord-coréen ?
La seconde est dans la tiédeur de ses propositions, contraste saisissant d'avec son verbe et sa verve du discours de dimanche dernier contre son seul ennemi, la finance.
La troisième est dans son insincérité: Nous savons tous que les 10 ans qui viennent seront des années de rigueur et de larmes, plombés par l'incompétence des 10 dernières années de droite au pouvoir et par la crise provoquée par la finance mondiale. Et donc, outre l'annonce de ces années de plomb, ce qui est attendu:
- c'est d'abord un énorme effort de justice sociale qui ne sera pas assuré par la tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu taxé à 45%, même s'il est prévu de renforcer légèrement un ISF totalement vidé de sa substance par N. Sarkozy.
- C'est ensuite, dans la limite de ce qui est réalisable dans un seul pays, des mesures sévères contre les paradis fiscaux et les spéculations des banques. Là encore, social-libéralisme oblige, nous restons largement sur notre faim.
- C'est enfin la grande absente de ce discours, la transition énergétique et un engagement fort pour lutter contre les défis de moyen terme posés à la planète: qualité des biens publics de l'air et de l'eau, réchauffement climatique, empoisonnement de nos terres cultivables, malbouffe, sur-pêche, épuisement programmé de la plupart de nos matières premières... J'estime cette absence catastrophique, ramenant l'accord-désaccords électoral PS-EELV à pas grand choses et empêchant, je l'espère, toute participation de ministres EELV au futur gouvernement.
- "Au-delà des rodomontades, gardons la tête froide. La guerre contre les banques, même déclarée, n’aura pas lieu", Démystifier la finance.
- "A Hongkong, la pollution de l'air est l'une des premières causes de mortalité", Le Monde.
- "Six chaines télé : rien n’est trop beau pour Sarko", Marianne.
Avec sa nouvelle apparence, il ferait presque peur !
RépondreSupprimerBon, les 60 propositions, cela ne va pas loin.
Il n'y a rien de plus oublieux qu'une foule, de plus enfantin qu'un peuple.
RépondreSupprimerNous nous moquons souvent des élections américaines, là où des pitres, des acteurs, des illuminés sont élus. Même chose pour nous !
La présidentielle de 2012, qui devrait être un moment de sursaut révolutionnaire, eu égard au problèmes à résoudre, nous prépare à "élire" de pauvres petits bonhommes ne comprenant rien à l'hydraulique qu'elle soit économique, sociale ou culturelle.
Tout être sensé voit arriver, partie de loin, la vague du tsunami qui va nous infliger 10 ans de souffrances : un fait incontournable nécessitant des actions aussi violentes et fortes que le danger à combattre...Et bien, le Zhollande -10 ans petit secrétaire minable d'un PS poussif- étudie la vaguelette qu'il croit voir venir, ne s'en inquiète pas, suppute une croissance qu'il n'aura jamais, ratiotine comme au bon vieux temps, se regarde le nombril, croyant toujours que notredestin est ABSOLU, alors qu'il est RELATIF au monde qui nous entoure.
Il faudrait un ou une chef de guerre !
Hélas, on nous propose un magasinier d'entrepôt à moitié vide, pillé, qui range un peu les boites.... Dame ! Il ne sait rien faire d'autre, depuis le temps......on le connait !
@ Jef
RépondreSupprimerEn accord TOTAL avec la 1ere partie de votre billet sur l’emploi excessif du « je ». Insupportable lorsqu’il déclare vouloir « conduire notre nation » !
Attachez votre ceinture … mais avant il faut changer de voiture et de pilote : « Échangerais voiture de endommagée contre chaise roulante en bon état. »
L’ultra personnalisation du discours est la conséquence directe des institutions de la Vème où , le « bonaparte » se propose comme défenseur et /ou conducteur de la nation.
[ « « tiédeur de ses propositions » »] :
Un programme social-démocrate classique respectueux des règles du pacte de stabilité et de croissance
[« La troisième est dans son insincérité « ] :
En apparence certes, mais il faut lire entre les lignes et écouter …. pour comprendre que, arriver à 0% de déficits et réduire la dette publique [(X % par rapport au PIB (base actuelle)] cela demandera des « sacrifices » ! Reste à savoir comment on mesurera la « croissance » créatrice d’emplois ?
Détail « amusant » sur la « croissance » dans l’accord PS/EELV [chap II – Imaginer un nouveau modèle économique] sic : « (…) sur la base du rapport de la Commission Stiglitz, nous établirons un nouvel indicateur de développement humain. Outre les critères économiques traditionnels d'évaluation du PIB, il mesurera la cohésion sociale »
Attendons …
« La grande absente la transition énergétique » c’est un euphémisme !
Donc, le passage dans l’accord PS/EELV sur les « dotations budgétaires annuelles, le livret Développement Durable élargi et par des emprunts à bas taux auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI) » en stand-by , au mieux, si on est très très optimiste.
Le rêve c'est pour après demain !
En 80 Mitterrand lançait ses 100 propositions. Hollande seulement 60.
RépondreSupprimerBilan, la gauche à l'époque avait 66% d'idées en plus.