Discours du Bourget

J'ai préféré prendre un peu de recul avant de commenter plus longuement la performance de F. Hollande au Bourget.

Mon premier réflexe est un peu d'énervement face aux groupies qui se croient obligés d'envahir Twitter et FaceBook de leur "admirable discours",  "moment politique majeur", "le changement s'opère pour de bon", "Juste merci", "En avant l'espoir", .... et autres flagorneries à la nord-coréenne, d'autant si cela provient de gens que j'estime par ailleurs...

Cela m'irrite d'autant plus que F. Hollande, plagiant sans vergogne N. Sarkozy, a employé plus que de raison le "Je", "Je, "Je", ... J'aurai amplement préféré que cette logique de l'homme providentiel soit remplacée par le "Nous, "Nous", "Nous", d'un projet collectif, négocié, celui d'une population et de citoyens dynamiques, impliqués (et il en existe) et non suivant avec enthousiasme un nouveau Génial Guide.

Mais bon,  la raison citoyenne est injustement partagée et il faut s'y faire.

Tous les échos que j'ai (étant un peu immobilisé ces temps-ci) des actions militantes dans la rue, autant de copains PS qu'EELV montrent que le rejet de  N.Sarkozy est franc et massif.  F. Hollande constituant le recours le plus probable, je comprends les louanges unanimes de la presse et des médias sur cette opération de communication effectivement réussie, le candidat ayant mis en avant la dynamique de l'Egalité, exigence de l'immense majorité de la population et ayant rassuré par ailleurs.
En outre, pour ceux de mon âge, ce discours rappelle étrangement ceux de F. Mitterrand contre "les forces de l'argent", dont on a vu l'inanité.

Car quelques points continuent continuent néanmoins à me chagriner:

- Créer une tranche marginale supplémentaire de l'impôt sur le revenu à 45% (alors que le maximum sarkozien est de 41%) est grotesque quand on annonce que l'ennemi est la finance. La finance française doit en être fort aise et va dormir tranquille. Un minimum aurait été, au moins, de ramener ce taux à ce qu'il était en 2002, à 50% avant que la droite ne creuse les déficits. Cela annonce obligatoirement d'autres taxes, plus injustes, pour remplir les caisses.

- Annoncer qu'on va obliger les banques françaises à fermer leurs succursales dans les paradis fiscaux (d'autant plus lorsqu'on a vu comment la plupart ont réussi à artificiellement, sortir de cette appellation infamante), c'est pisser dans un violon si on ne les oblige pas à s'interdire toute transaction avec ces officines étatiques. D'autant que l'autre mesure censée illustrer cette guerre à la finance, la séparation des activités de dépôt des spéculatives est en cours aux USA et le sera demain en Angleterre, deux pays dont on peut douter de la volonté de mettre bas les spéculateurs.

- Si je salue l'interdiction annoncée des stocks-options, je m'interroge sur ses modalités concrètes et la définition "des entreprises qui se lancent".

- Enfin, le candidat, même si ce n'est pas sa tasse de thé, a été étrangement discret sur quelques uns des problèmes majeurs à moyen terme: ceux de l'écologie. A ce sujet, j'invite tous ceux qui y sont abonnés et  pour lesquels Eva Joly n'a rien à dire que des billevesées, à lire ses réactions au discours du Bourget sur MediaPart.

•  Malencontreusement oubliée, hier, du fait d'un dimanche chargé, la revue hebdomadaire des blogs que j'apprécie: A mi-chemin, Bab 007, Paul Jorion, les revues d'Olivier, la Coordination EELV Pays Niçois, Lamauragne, L'autre Je, L'illustre théâtre, le Journal de Personne, les Etats d'Anne, les Nouvelles fraîches de Montréal, Annie, Louis, Ruminances, Totem, Vivre à Antibes.
  
• "26 mètres", Développements. **** "Le candidat se tient seul face à la foule qui l'appelle"...
• "Hollande et la finance : des mesures moins radicales que le slogan", Le Monde.
• "Ecologie : la fin du monde expliquée aux politiques", Marianne. 
• Nice, "Tram: la peur de ne pas voir le bout du tunnel", Nice-Matin.
• "Fédération PS de l'Hérault : des proches de Robert Navarro en garde à vue", Le Monde.
  
• ***** Le dossier du Monde sur P. Bourdieu: "Le savant et le politique", "Une réflexion pour l’ère postindustrielle", "Loïc Wacquant : "un classique iconoclaste"", "Esprit de Bourdieu, es-tu là ?",  "Une féconde révolution symbolique", "Pierre Bourdieu, Blaise Pascal et les demi-savants de la philosophie", "Face à la crise, allumer des contre-feux pour inventer une société solidaire".
• "L’admiration de Mélenchon pour Dassault, ce « grand industriel »", Gauche toujours.
• "Hôpital Sud Francilien : les collectivités ne peuvent plus se passer des PPP", Le Monde.